Un projet de ressourcerie pour créer une dynamique coopérative autour des questions de réemploi et de gestion des déchets est en cours du côté de Saint Rémy de Provence…
Partir d’un constat local, apporter des solutions au territoire par la coopération et la mutualisation, y insuffler des exigences sociales et environnementales fortes, telles sont les missions de l’économie solidaire. Au départ, il y a toujours un territoire, un problème et rien pour le régler. Du côté de Saint Rémy, voilà maintenant deux ans que l’on travaille à un projet de ressourcerie pouvant répondre de manière pérenne et concrète à de nombreuses questions. Retour sur une idée qui avance et n’a pas fini de faire sens.
Du CLDESS au PTCE
À l’origine de l’idée, la Courte Echelle, association de Saint Remy œuvrant dans les champs de l’insertion et de l’émergence de projet qui bénéficie d’un CLDESS signé avec le Conseil Régional. En 2011, elle fait le constat que la question des déchets ne trouve pas de solution sur son territoire. Elle décide alors de mobiliser un collectif d’acteurs de l’ESS, des collectivités locales (ACCM, CCRAD, CVBA), l’Europe, l’ADEME, des entreprises « classiques » autour d’un projet de ressourcerie. Cyril Berge, fondateur du Recyclodrome et coordinateur PACA du réseau des ressourceries vient également apporter son expertise et partager son expérience. L’idée est simple : collecter les déchets, traiter ce qui peut l’être en vue de les revaloriser et de les vendre et préparer ce qui ne peut être réutilisé en vue du recyclage sans oublier de mener des actions de sensibilisation pour développer des comportements éco-citoyens. Jusqu’ici, l’initiative est à saluer mais d’autres le font déjà ailleurs. Sauf qu’autour de ce projet, un véritable schéma circulaire et vertueux est mis en place. Un projet au service d’un territoire, de ses habitants, de ses emplois et de son dynamisme économique. A tel point qu’on pense en faire un PTCE sur la question du réemploi.
Sortir du schéma concurrentiel
Une ressourcerie mêle des activités diverses pouvant créer de véritables parcours d’insertion avec, en bout de chaîne, des entreprises classiques associées au projet, dont les commandes sont garanties et pouvant offrir des débouchés privilégiés pour les personnes en insertion. Le projet a d’autres atouts : il repose sur la mutualisation de moyens entre les structures afin d’alléger leurs coûts et de créer un esprit coopératif dont le territoire et ses habitants bénéficieront. L’intérêt général est ici créateur de synergies bien plus fortes et pérennes que les habituelles concurrence et compétitivité.
Bénéficiant d’un CLDESS, la Courte Echelle ne porte pas le projet mais agit en « facilitateur » d’émergence. C’est un collectif qui en assurera la bonne marche. À ce jour, nous parlons au conditionnel car une étude de faisabilité est en cours jusqu’en juin 2013. D’ores et déjà, elle pointe quelques difficultés liées au portage et au travail collectif mais valide l’intérêt d’une telle démarche pour le territoire. La coopération ne se décrète pas, elle s’apprend et se pratique au quotidien. Les acteurs impliqués travaillent donc dans ce sens et nous sommes sûrs qu’autour d’un projet aussi riche de sens, ils sauront dépasser ces quelques limites.